mercredi 3 février 2010

Récit du vol de Piedrahita Espagne 01-07-09


Les vols à piedrahita, nous les considérons comme des vols de plaine,
mais la Sierra de gredos et l'écoulement du vent météo influence
beaucoup le cheminement à suivre, au moins dans la première partie
du vol.
Steeve Ham à travers une description dans un article explique très
bien ce fameux phénomène de convergence (flypiedrahita).
A notre arrivée nous nous renseignons sur les niveaux de vol à
respecter : proximité de l'aéroport de Madrid Barajas. Nous avons
fait il y a quelques années, des plafonds à plus de 4000 M au
dessus d'Avila, aujourd'hui c'est à éviter.
Pena negra(1905 M d'altitude) est un décollage NW, ce qui n'en fait
pas en théorie un bon départ de cross, la plaine devant le décollage
est quant à elle à 1000 M.
La première difficulté est de décoller assez tôt pour faire une longue
distance, mais il faut de l'activité thermique dans la plaine pour ne
pas se poser dès le début du vol.
En fonction du vent et de la position des cumulus, il faut négocier le
passage du fameux col de Villatoro: un objectif en soi pour beaucoup
de pilotes qui découvrent le site.
Un vent de sud à sud ouest faible est favorable pour les vols en
direction d'Avila.
L'année passée, nous n'étions qu'une vingtaine sur le site. Cette
année, avec les compétions british, dutch open et le championnat
d'Espagne, les thermiques et cheminements sont bien balisés(en tout
cas dans la première partie du vol, environ 80Km), ensuite l'espace
aérien est libre.
J'aime me retrouver seul dans le ciel à survoler ces grandes plaines,
c'est plus facile de se concentrer totalement sur le vol: lire les nuages
et le cheminement, une petite sensation de liberté.
Le premier juillet avant le décollage j'active un waypoint à 291Km sur
mon GPS, en direction de Soria. Le vent est sud, sud ouest faible, un
petit dust au décollage: c'est une bonne journée!
Je décolle avec les compétiteurs, la manche de compétition les
emmènent à 126 Km mais plus au Nord, après un dernier thermique
avec quelques compétiteurs, nos chemins se séparent.
Je choisis mon cheminement en fonction des nuages et de la position
des villages, qui génèrent presque toujours d'excellentes
ascendances. Le vario gps me donne également beaucoup d'infos sur
ma façon de flotter dans les transitions et pour trouver les convergences.
Le paysage défile, ce parcours, nous le tentons chaque année depuis
2002 avec plus ou moins de réussite. Le paysage m'est familier.
Je passe au nord de Villacatin , nord de Ségovia.
Une très belle ligne d'ascendance me permet de transiter accéléré sur
les avants reliefs d'Arcones. En arrivant au niveau du décollage, j'ai
un doute, plus de cumulus devant moi, je dois faire un choix:
continuer sur les avant reliefs ou essayer de rejoindre la sierra qui
est coiffée par de généreux nuages.
Par sécurité, je préviens mes amis de ma position en approche
d'Arcones. Il est 17H20, j'ai encore un très bon potentiel. Ils
m'encouragent et m'indiquent qu'au delà de 150 Km je n'ai plus de
récup!
Je décide de rejoindre les montagnes et c'est la grande descente!
Mon premier point bas à 1222 M d'altitude.
Un thermique carré, puissant avec une incroyable dérive, me
permettent de m'extraire de ce mauvais pas (bien content de ne pas
m'y être posé vu l'aérologie).
La suite c'est du bonus: normalement les fins de vols sont plus
cool...enfin pas toujours.
Avec un thermique faible qui dérive, faire le plafond devient
interminable.
Heureusement le paysage est de toute beauté : le bout de la Sierra
en vue, les dernières éoliennes et 200Km au compteur.
Devant moi une épaisse couverture nuageuse et des ascendances
de plus en plus difficiles à négocier: un nouveau vol commence.
Rester haut, ne pas me poser, tourner quand ça monte...
Les zones ensoleillées sont rares et m'obligent à plein de détours,
certains très contrés et franchement accélérés, merci à Axis pour
cette voile très efficace à haute vitesse.
Survolant une sorte de petit canyon bordé de villages, j'aperçois
un hameau en ruine sur ma droite : la seule zone au soleil, ma
dernière chance, et c'est un bon thermique en compagnie de deux
vautours.
Ça commence à être difficile de rester en l'air: les ascendances sont
faibles et les dérives importantes.
Il est tard et s'éloigner trop des routes principales n'est pas une
bonne idée à mon goût.
Au loin, derrière moi, un petit rideau de pluie: ça sent la fin de vol.
Il y un certain dilemme: aller le plus loin vers le but fixé ou éviter
les difficultés d'un posé au milieu de rien enfin de journée ?
Mon choix se porte près d'une route principale, il est 20H25 et je
suis à 254 KM de Pena Négra. Il fait bientôt nuit.
La technique d'auto stop, "au milieu de la route les bras écartés"
marche très bien: surtout après trois quart d'heure et seulement
le passage de deux voitures.
Me voila enfin en route vers la civilisation.
Le chauffeur me conduit à Soria, me trouve un hôtel pour passer
la nuit.
La visite du centre historique de Soria by night est une merveille.
Retour le lendemain: autobus, train et jonction avec la récup des
copains à Avila, un sacré périple!
La gentillesse des espagnols n'est pas une légende.
A l'année prochaine.

Les chiffres du vol

254 km en ligne droite
259 km avec olc turn point
7H40 de vol
Vz moyenne 33 km/H
Alt max 3207m après Arcones

Le partenaire de cette aventure

FALKE ergonomic sport system
Vêtement de sport ergonomiques

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